Suite à l’annonce d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) chez Alliora, un travail remarquable d’un collectif CFDT a été réalisé. La clé de la réussite ? un travail de concert de la section syndicale avec le syndicat chimie énergie Bretagne (SCEB), l’union de pays (UP) de Fougères et d’autres structures CFDT… Une véritable solidarité tout au long du conflit.
Dès la fin octobre 2009, un plan de réorganisation est annoncé sur le site de Saint-Hilaire-du-Harcouët d’Alliora. Déjà la rumeur va bon train, 82 postes seraient supprimés et la réorganisation ne concernerait que les salariés du site normand. Mais très vite les militants de la CFDT, implantée sur le site de Fougères, se mobilisent : un plan de réorganisation d’une telle ampleur concernera les trois sites et toutes les forces vives du syndicat doivent être prêtes à l’annonce d’un futur plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
C’est chose faite un mois plus tard : le 25 novembre la direction présente au comité central d’entreprise (CCE) la réorganisation de l’entreprise ainsi qu’une partie des mesures d’accompagnement des salariés concernés par le PSE. Seulement, les militants CFDT ne l’entendent pas de cette oreille…
Dès le 25 novembre, ils se mobilisent sur le lieu de réunion du comité central d’entreprise, qui s’est exceptionnellement tenu dans un hôtel de Laval. Si l’employeur comptait y trouver un climat serein c’est peine perdue : la CFDT est là et se fait entendre ! Avec près de 150 personnes présentes, l’opération est une réussite. Toutes les structures de l’organisation se sont mobilisées pour être avec les salariés d’Alliora et ses militants CFDT : SCEB, UP de Fougères, union départementale Mayenne, syndicat chimie énergie Maine-Anjou, … Mais la direction ne veut pas ouvrir le dialogue.
Cette réunion de CCE marque le début du conflit : les salariés débutent la grève et la direction reste sourde aux demandes formulées par la CFDT. Pour elle, pas question de discuter des 82 emplois concernés qui selon la CFDT ne sont pas justifiés. En effet, le rapport de l’expert comptable précise bien que seuls 8 licenciements pourraient être justifiés. De plus, aucun autre recours tel que le chômage partiel n’a été envisagé. La CFDT mobilise donc les salariés qui maintiennent le piquet de grève, jour et nuit, pendant 9 jours.
Une solidarité remarquable qui porte ses fruits. Il faudra attendre le dixième jour de grève pour que la situation se débloque. Suite à l’occupation des usines et décision de l’employeur de fermer l’établissement de Fougères les premières propositions sont enfin avancées. Après plus de huit heures de négociation, un protocole de fin de conflit est signé avec de véritables avancées : 7 postes retirés du PSE, augmentation de la prime supra légale quelque soit l’âge, obtention d’une somme supplémentaire par année d’ancienneté, prime incitative à la reprise du travail, garantie de non sanction des salariés grévistes. Ces résultats satisfont pleinement les salariés et ont pu être obtenus grâce au rapport de forces qui s’est construit tout au long de l’action. Un mouvement qui a vu une issue positive grâce à la forte mobilisation des salariés, de la section CFDT et de sa déléguée syndicale Lydie Bagot, qui ont bénéficié du soutien et des conseils du SCEB avec Emmanuel Beaufremez, de l’UP de Fougères avec David Morel, sans oublier tous les militants CFDT, les retraités et salariés des entreprises voisines venus soutenir les grévistes sur le piquet de grève. Un bel exemple de solidarité.
La plus grande vigilance reste néanmoins aujourd’hui de rigueur et la CFDT entend bien poursuivre son action. Le SCEB a décidé de conduire une campagne de développement auprès des salariés du site de Fougères pour récolter les fruits de son action : déjà sept nouvelles adhésions et d’autres sont à venir.
Précisions
Alliora est une filiale de l’un des leaders européen du packaging Ileos. Spécialisée dans la création et la production d’étuis et coffrets en carton, polypropylène et PET (PolyEthylène Téréphtalate), elle regroupe environ 510 salariés sur 3 sites : Ancenis, Fougères et Saint-Hilaire-du-Harcouët.
